Ottawa et Washington visent un accord couvrant plusieurs secteurs stratégiques
OTTAWA — 8 octobre 2025
Le premier ministre Mark Carney a affirmé mardi que le Canada et les États-Unis progressaient dans leurs discussions sur les tarifs douaniers.
À la suite d’une rencontre avec le président américain Donald Trump dans le Bureau ovale, Carney a indiqué que les deux pays « négociaient actuellement les termes précis » d’un futur accord.
« Nous visons un résultat plus avantageux pour le Canada », a déclaré le premier ministre.
Des pourparlers constructifs mais encore ouverts
Devant la Chambre des communes, Carney a souligné que la rencontre avec Trump avait permis une “convergence claire des positions”, bien qu’aucun accord final n’ait encore été conclu.
« Le Canada bénéficie déjà de l’un des meilleurs régimes commerciaux avec les États-Unis.
Malgré certaines mesures protectionnistes, la plupart de nos produits continuent d’entrer sur le marché américain sans droits de douane »,
a-t-il précisé.
Les négociateurs des deux pays concentrent leurs efforts sur les secteurs de l’acier, de l’aluminium et de l’énergie, tout en explorant de nouvelles solutions pour le commerce automobile et le bois d’œuvre.
Le ministre du Commerce international, Dominic LeBlanc, demeure à Washington pour finaliser les détails.
« Ce ne sont pas des discussions de façade — un accord sera conclu », a assuré Carney.
Impacts économiques et perspectives de coopération
Lors du Sommet sur les relations canado-américaines tenu plus tard dans la journée, le premier ministre a évoqué des progrès concrets visant à réduire la pression sur les secteurs touchés par les tarifs.
Les industries canadiennes de l’acier et de l’aluminium ont subi une baisse marquée des exportations et la perte de milliers d’emplois depuis l’imposition des droits de douane américains.
À propos de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), Carney a réitéré son soutien au cadre trilatéral, tout en précisant que :
« Les futures relations commerciales entre le Canada et les États-Unis ne dépendront plus exclusivement de l’ACEUM.
Les ententes bilatérales deviendront une option réaliste. »
Il a ajouté que « l’ère d’une intégration complète des deux économies est révolue », insistant sur la nécessité pour le Canada de renforcer sa propre capacité économique.
Carney a également salué la montée des initiatives “Achetez canadien” et “Voyagez local”, y voyant « un signe encourageant de confiance nationale et de souveraineté économique ».
Réactions politiques contrastées
Le chef conservateur Pierre Poilievre a vivement critiqué la stratégie du gouvernement, accusant Carney d’avoir offert à Washington un engagement jugé « trop généreux ».
« C’est un signe de faiblesse, un cadeau d’un billion de dollars », a-t-il lancé.
Carney a répondu que les décisions d’investissement du secteur privé relevaient des réalités du marché.
Selon des données gouvernementales, les investissements canadiens aux États-Unis ont atteint 500 milliards de dollarsau cours des cinq dernières années et pourraient doubler d’ici cinq ans si un accord est conclu.
La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, a appuyé l’approche du premier ministre :
« Carney comprend bien le style de communication du président Trump.
C’est une approche pragmatique, plus efficace pour défendre les intérêts canadiens. »
De son côté, le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a appelé à la fermeté :
« Je soutiens les efforts du premier ministre, mais le Canada ne doit pas paraître faible.
Si aucun accord équitable n’est trouvé, il faudra répondre avec force. »
Prochaine étape : l’incertitude demeure
Aucun calendrier officiel n’a encore été annoncé pour la reprise des pourparlers.
Les marchés suivent de près les discussions sur les tarifs automobiles et la coopération énergétique, considérées comme les dossiers les plus sensibles de la négociation.


