Le convoi World Unity continue de s’installer progressivement à 20 km à l’est de Winnipeg, dimanche. Des organisateurs s’attendent à accueillir des centaines de personnes d’un peu partout au pays à l’emplacement qu’ils ont baptisé le « Camp Hope ».
De nombreux participants du convoi World Unity affirment avoir aussi fait partie du convoi de la liberté
en 2022, en opposition aux mesures sanitaires qui étaient alors toujours en vigueur.
Les manifestants avaient notamment causé d’importants blocages au centre-ville d’Ottawa et à plusieurs endroits le long de la frontière avec les États-Unis.
Selon un organisateur du convoi World Unity, Walter Hiebert, le convoi manitobain de 2023 est différent. Le Camp Hope n’a rien à voir avec le convoi contre les mesures sanitaires. Nous voulons rassembler les gens et garder la paix
, affirme-t-il.
Toutefois, Walter Hiebert précise qu’il faisait partie des manifestations à Ottawa et qu’il a été aspergé de poivre de cayenne à deux occasions. Il soutient que l’événement actuel vise à ramener l’espoir
à ceux qui l’ont perdu.
« Le Camp Hope n’est pas ici pour s’attaquer au gouvernement ou bloquer des routes. »
— UNE CITATION DE WALTER HIEBERT, ORGANISATEUR DU CONVOI WORLD UNITY
Le convoi manitobain de 2023 s’est installé près de Winnipeg peu après que le juge Rouleau eut déterminé que le gouvernement fédéral avait raison d’invoquer la Loi sur les mesures d’urgence pour mettre fin aux manifestations de 2022.
Dans un courriel, la GRC du Manitoba note qu’elle travaille en collaboration avec la police de Winnipeg pour assurer la sécurité autour des lieux, et que les autorités se préparent à une augmentation possible du nombre de véhicules circulant sur les routes à proximité.
Selon Walter Hiebert, le groupe est en communication constante
avec les autorités et les policiers visitent quotidiennement le Camp Hope.
Nous voulons protéger les policiers et qu’ils nous protègent aussi. Nous voulons travailler avec eux pour restaurer le Canada.
Oppositions au convoi
En conférence de presse vendredi, le ministre manitobain de la Justice, Kelvin Goertzen, a souligné que le gouvernement provincial n’accepterait pas de nouveaux blocages. Les gens ont le droit de manifester, mais pas de déranger la vie des autres
, a-t-il dit.
En 2022, des manifestants s’étaient installés devant le palais législatif à Winnipeg, en plus de bloquer la frontière avec les États-Unis près d’Emerson, à 110 km au sud de la ville.
Jeudi, une douzaine d’organisations manitobaines se sont regroupées pour former la coalition Community Solidarity Manitoba, qui s’oppose aux mouvements d’extrême droite et qui s’inquiète du convoi qui s’est installé près de Winnipeg.
La coalition encourage le gouvernement à assurer la sécurité des Manitobains en empêchant le convoi World Unity de répandre des symboles et des messages de haine.
La liberté de réunion ne s’applique pas à l’intimidation ciblée
, explique une porte-parole de la coalition, Diwa Marcelino.
D’après Walter Hiebert, l’événement doit prendre fin le 21 février.
Avec les informations de Brittany Greenslade, Catherine Tunney, Steph Cram, Richard Raycraft et Joseph Tunney
(Radio-Canada)
