Justin Trudeau félicite Donald Trump pour sa victoire

Donald Trump sur scène avec Melania Trump et leur fils Baron.
Donald Trump a pris la parole à Palm Beach, en Floride, pour livrer un discours de victoire. PHOTO: REUTERS / BRIAN SNYDER

Les partis d’opposition soulignent la victoire des républicains

Félicitations à Donald J. Trump pour son élection en tant que 47e président des États-Unis, a écrit le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, sur X. Les États-Unis sont nos meilleurs amis ainsi que notre partenaire commercial le plus important, et je travaillerai avec le président pour le bien des deux pays.

Son message a ensuite pris une tournure partisane lorsqu’il a affirmé que les résultats d’hier confirment que nous devons annuler le plan de Trudeau, notamment en lien avec la taxe carbone et l’augmentation d’autres taxes et impôts, qui [pousseraient] des centaines de milliers d’emplois supplémentaires vers le sud, où le président Trump réduira encore plus les taxes et impôts.

Jagmeet Singh reconnaît que le retour de M. Trump pourrait avoir de potentiels impacts sévères sur les emplois et l’économie canadienne, mais il assure qu’il priorisera et défendra les intérêts des Canadiens. Il invite par ailleurs les différents partis à s’unir face à ce défi. 

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet a déclaré sur le réseau social X qu’il est d’usage d’aborder le mandat d’un nouveau chef d’État avec des félicitations optimistes.

Le président élu des États-Unis a su lire le cœur de nombreux citoyens et leur offrir les mots qui les auront ralliés. Sachons désormais collaborer en voisins et amis désignés par l’histoire, en particulier sur les enjeux de migrations, de commerce, de climat et de sécurité, a écrit le chef bloquiste.

Des remous à prévoir

Du côté de la Banque du Canada, on se veut rassurant. Dans un certain sens, une grande partie de l’incertitude a été levée, a déclaré Carolyn Rogers, première sous-gouverneure de la Banque du Canada. Nous savons maintenant à quoi nous avons affaire et il nous reste encore deux mois pour que les résultats de campagne se traduisent en une gouvernance et des politiques concrètes, c’est là que cela pourrait devenir délicat. Nous attendrons donc de voir.

Carolyn Rogers parle au micro.
Carolyn Rogers.PHOTO: LA PRESSE CANADIENNE / PATRICK DOYLE

Mme Rogers a rappelé que les deux pays entretenaient des relations commerciales étroites. Je pense qu’il y a beaucoup de gens des deux côtés de la frontière qui savent à quel point cette relation est importante , a mentionné celle qui dit rester optimiste.

Une opinion qui tranche avec celle de l’ex-ambassadrice des États-Unis au Canada et républicaine pro-Trump, Kelly Craft. Si Donald Trump est élu, bouclez votre ceinture! avait-elle lancé, en entrevue exclusive à Radio-Canadaà quelques jours du scrutin. 

Le Canada et le monde entier doivent se préparer. Le président Trump va s’assurer de protéger notre industrie manufacturière contre l’influence étrangère. C’est une question de sécurité nationale.A quote from Kelly Craft, ex-ambassadrice des États-Unis au Canada

Turbulences économiques en vue : le reportage de Valérie-Micaela Bain

Bien que les deux candidats à la présidentielle aient mis de l’avant des politiques protectionnistes lors de la campagne électorale, certaines promesses de M. Trump pourraient avoir des conséquences importantes du côté nord de la frontière si elles se concrétisent.

Donald Trump proposait notamment d’imposer des tarifs douaniers de 10 à 20 % sur toutes les importations qui entrent aux États-Unis et de 60 % sur les importations en provenance de la Chine. 

La gestion de l’offre, surtout en matière d’agriculture, risque de devenir une pomme de discorde dans la relation bilatérale.

Il y a des discussions en cours sur la gestion de l’offre. Je pense donc que jusqu’à ce que ce problème soit résolu, ce sujet va continuer de faire partie des discussions entre le Canada et les États-Unis, a dit l’ambassadeur américain au Canada, David Cohen,en entrevue mardi à Radio-Canada.

David Cohen, le 5 novembre 2024.
L’ambassadeur américain David Cohen est en poste depuis 2021. (Photo d’archives)PHOTO: RADIO-CANADA

Le système canadien de gestion de l’offre vise à maintenir un équilibre entre la production et la consommation intérieures par le contrôle de la production, des importations et des prix de base. La quantité de produits importés au Canada est donc limitée en vertu de contingents tarifaires, au-delà desquels ces produits sont soumis à des tarifs douaniers plus élevés. 

Cinq types de produits sont assujettis à la gestion de l’offre : le lait et ses produits dérivés, le poulet, le dindon, les œufs de consommation et les œufs d’incubation.

Dès la négociation de l’Accord Canada–États-Unis–MexiqueACEUM, les États-Unis ont critiqué cette pratique et ont contesté le système canadien d’encadrement des produits laitiers (new window) à deux reprises à travers le mécanisme de règlement des différends prévu dans l’accord de libre-échange.

L’ambassadeur a dit être persuadé que les deux pays pourront trouver un terrain d’entente, mais il voit toutefois d’un mauvais œil le projet de loi C-282 du Bloc québécois (new window), qui limiterait la capacité d’un futur gouvernement d’augmenter les contingents tarifaires applicables aux produits laitiers, à la volaille ou aux œufs dans les renégociations de l’Accord Canada–États-Unis–MexiqueACEUM, lesquelles sont prévues pour dans deux ans.

Tisser sa toile partout

Même s’il convient « qu’il y aura des défis » avec cette nouvelle administration Trump, le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, se dit « prêt ». À la tête d’Équipe Canada, M. Champagne a pris plusieurs fois la route des États-Unis ces derniers mois pour tisser des liens à plusieurs niveaux politiques, même jusqu’à celui de la Sécurité nationale.

Grâce à la préparation qu’on a faite, les relations qu’on a bâties, les chaînes d’approvisionnement stratégiques qui ont été créées, les investissements qu’on a faits, on est prêts, a expliqué M. Champagne au micro de l’émission Midi info sur ICI PREMIÈRE.

Deux hommes discutent devant des drapeaux des États-Unis, du Canada et du Nebraska.
Le ministre François-Philippe Champagne et le gouverneur du Nebraska Jim Pillen lors d’une rencontre en mai 2024.PHOTO: RADIO-CANADA / STÉPHANE RICHER

Autre source d’inquiétude : l’immigration. En campagne électorale, M. Trump a promis d’expulser toutes les personnes se trouvant sur le territoire des États-Unis de façon illégale.

Est-ce que le Canada anticipe une hausse de l’immigration et des demandeurs d’asile à la frontière canadienne? On anticipe plusieurs scénarios, a répondu le ministre de l’Immigration, Marc Miller, ajoutant : Ce qui est très clair, c’est qu’on va agir dans l’intérêt du Canada, dans l’intérêt des Canadiens. […] Nos intérêts sont en ligne avec les Américains : on veut une frontière qui nous sépare qui est bien gérée. C’est dans l’intérêt national des deux pays.

Le premier ministre du Québec, François Legault, a aussi dit craindre une arrivée massive d’immigrants.

Le gouvernement du Québec va s’assurer que le gouvernement fédéral protège nos frontières, a-t-il déclaré, précisant qu’il faudra agir rapidement, dans la mesure où certaines personnes pourraient être tentées de fuir les États-Unis d’ici l’intronisation de Donald Trump, en janvier. On va interpeller le gouvernement fédéral. C’est la responsabilité du gouvernement fédéral de protéger les frontières , a dit M. Legault. 

Avec les informations de Fannie Olivier, de Laurence Martin, de Louis Blouin, de Jérôme Labbé et de Christian Noël

Nicolas Bourcier regardant la lentille de la caméra.

Nicolas Bourcier Posted: November 6, 2024 8:28 PM Updated: 10:47 AM

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